Fantaisie sur Tosca - Giacomo Puccini
Pour flûte et piano
Cette partition a reçu le grand prix du « Word Classical Music Awards » catégorie « composition »
Pour tout flûtiste, la fantaisie sur des airs d'opéra est un incontournable du répertoire. Apparu à la fin du XIXème siècle, ce goût pour les arrangements permet aux airs les plus célèbres de quitter les théâtres pour s'introduire dans des concerts au cadre plus intimiste, contribuant ainsi à la diffusion et la popularisation du répertoire lyrique. Cette forme a pour avantage non seulement de faire (ré)entendre au public ses airs favoris mais également de faire briller l'interprète par un savant mélange de virtuosité et de lyrisme. Il est donc peu étonnant que ces fantaisies aient rencontré un vif succès et se soient multipliées, notamment auprès des flûtistes dont l'instrument aussi volubile que mélodique se prête particulièrement à leur exécution.
Il n'est plus besoin de présenter les incontournables fantaisies sur Carmen, La Traviata ou encore Rigoletto, tout aussi chères aux interprètes qu'au public leurs opéras éponymes. Aussi est-ce pour le moins surprenant que parmi les opéras les plus emblématiques, les flûtistes n'aient eu jusque là aucune fantaisie sur la Tosca.
Créée en 1900 à Rome, Tosca de Giacomo Puccini est adaptée de la pièce écrite par Victorien Sardou. Son argument tout comme la présence sur scène de l'iconique Sarah Bernhardt impressionnèrent Puccini, qui décida que la pièce serait un parfait sujet d'opéra et en acquit les droits.
Tosca, ce sont une femme éperdument amoureuse piégée par sa jalousie, un chef de police dévoré par le désir et prêt aux pires sévices pour arriver à ses fins, et un meurtre. C'est aussi une histoire d'amour mise à l'épreuve par le chantage et la torture : au moment même où les amants se croient sauvés, ils sont rattrapés par les sombres desseins du baron Scarpia, tout-puissant même dans la mort. Tous ces ingrédients font de Tosca ce que certains ont qualifié d'« opéra thriller », et qui lui valurent à ses débuts à la fois l'opprobre des critiques et l'engouement du public.
Il était donc plus que temps, au vu de la place primordiale de cet opéra, que les flûtistes puissent se réjouir de disposer d'une fantaisie sur Tosca.
Jean-Christophe Maltot, lui-même brillant flûtiste et pédagogue reconnu, et dont la connaissance remarquable du répertoire lyrique n'a d'égale que celle de son instrument, pallie avec brio à ce manque avec sa nouvelle composition.
Il a su réunir tous les ingrédients qui promettent le succès à cette œuvre, tant auprès des flûtistes que du public.
Une partie de piano étoffée qui ne se limite pas à du simple accompagnement, une alternance équilibrée de cadences, de citations directes et de variations plus virtuoses : autant d'éléments qui donnent à l'interprète la possibilité de briller par sa technique et sa musicalité.
L'auditeur, quant à lui, se ravira de retrouver à chaque détour de la pièce l'un ou l'autre des leitmotiv récurrents et célèbres de l'opéra : les fameux accords de Scarpia, le thème de Tosca, ou bien les motifs de la fuite ou de la torture, entre autres. Cela produira en lui ce sentiment de terrain connu que chacun aime à retrouver pendant un concert tout en lui offrant le plaisir d'être surpris par une façon nouvelle de découvrir Tosca.
Hélène Boulègue, Février 2021
Arrangement : Jean-Christophe Maltot
Durée : 11'
pour flûte et piano